La Première Dame du Niger Dr Lalla Malika Issoufou s'exprime sur l'impact de la COVID-19 sur les femmes

La Première Dame du Niger Dr Lalla Malika Issoufou s'exprime sur l'impact de la COVID-19 sur les femmes

En Afrique, les femmes se tiennent en première ligne dans la crise de la COVID-19, en tant que personnels de santé, dans leurs communautés ou dans leurs foyers. Dr Lalla Malika Issoufou, Première dame du Niger et présidente de la Fondation Tattali Iyali, revient sur l’impact de la crise sanitaire sur les femmes, ainsi que les solutions pour y remédier.

Quel est l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la santé et le bien-être des femmes au Niger ?

Il me semble d’abord indiqué de rappeler que la pandémie de la COVID-19 a un impact socio-économique très fort sur l’ensemble de la communauté. Cet impact se caractérise par la baisse des recettes fiscales de l’État, doublée d’un déficit budgétaire, mais aussi par la dégradation des services sociaux de base offerts aux populations, la montée du chômage et de la pauvreté. Qui dit pauvreté, dit aussi vulnérabilités et inégalités au sein de la société. Malheureusement, les femmes en payent le plus lourd tribut. La pauvreté est une question essentielle car, au Niger, elle est à la fois rurale et féminine. Il apparait aussi qu’un très grand nombre de femmes vit d’emplois précaires ou simplement sont à la charge de leurs époux. Or, les couvre-feux, le confinement et la fermeture des frontières ont entrainé l’interruption des activités génératrices de revenus, ce qui s’est traduit par une vulnérabilité économique immédiate et dramatique des femmes.

Cette pandémie a réduit le niveau de vie des ménages. Ce qui résulte sur la réduction des revenus des femmes et des opportunités qui leur sont offertes pour garantir leur bien-être et celui de leur famille. Car le bien-être de la femme est intimement lié à celui de la famille. C’est dire que la pandémie de la COVID-19 a des effets négatifs sur le genre et l’autonomisation de la femme.

Sur le plan sanitaire, les femmes sont plus exposées à la pandémie de COVID-19 en tant que personnel de santé, travailleuses sociales et surtout en tant que mères de famille qui s’occupent des personnes malades et vulnérables au sein de la famille. L’impact a aussi été psychologique avec des préjugés qui se sont répandus au tout début de la pandémie. Cela a significativement réduit la fréquentation des services de santé, notamment par les femmes, par peur des infections. L’accès aux services de santé est primordial tout comme l’accès à l’éducation pour les filles. Les confinements ont aussi eu pour conséquence l’augmentation des violences domestiques et conjugales à l’endroit des femmes et des enfants au sein des ménages.

Par ailleurs, bien avant la COVID-19, nous faisions face à des défis importants pour inscrire les filles et les maintenir le plus longtemps possible à l’école. Ce sont autant de défis que la Fondation Tattali Iyali prend en charge aux côtés des services de l’État pour préserver la santé, le bien-être et la sécurité des femmes et des filles.

Comment avez-vous tenté d’atténuer l’impact de la crise sur les femmes ? Quels projets ont été mis en place ? Comment ces mesures ont-elles fait une différence ? Quels ont été les résultats ?

Les premières actions de la Fondation Tattali Iyali pour atténuer l’impact de la COVID-19 sur les femmes s’inscrivent dans le cadre de la prévention de cette pandémie à travers la réalisation et la diffusion de spots publicitaires sur les mesures barrières à la télévision nationale, en collaboration avec l’OMS. Ces messages ont été adressés aux femmes vivant dans les zones urbaines et rurales pendant plusieurs mois.

La Fondation Tattali Iyali a également distribué des kits de lavage de mains, des masques et des vivres aux femmes les plus vulnérables dont les activités génératrices de revenus ont été interrompues par la pandémie. Aussi, la Fondation a fourni des machines à coudre pour la relance des activités génératrices de revenus en vue de l’autonomisation économique des femmes.

Enfin, la Fondation Tattali Iyali, avec l’appui financier du PNUD, a initié et mis en œuvre le Programme d’appui à la réponse nationale pour contenir l’impact du nouveau coronavirus (COVID-19) en République du Niger (PARNI) dont l’objectif global est de participer à lutte contre la dégradation de l’environnement et contre les effets de la COVID-19, en concourant à atteindre l’ODD 15 (la vie terrestre) par des plantations linéaires et la préservation de la biodiversité, ainsi que la création d’emplois.

Ces mesures prises par la Fondation Tattali Iyali font une différence dans la mesure où elles permettent de faire le lien entre la résilience et le développement, car elles ne se limitent pas à la gestion des urgences.

Quelles leçons ont été tirées et quelles mesures supplémentaires peuvent être prises pour améliorer la santé et le bien-être des femmes au Niger ?

Les actions de communication ont été très efficaces pour la prévention de la pandémie de COVID-19 et constituent l’arme la plus efficace pour y mettre fin. Ces actions doivent être poursuivies et renforcées pour améliorer la santé et le bien-être des femmes et des autres membres de la famille.

Les appuis à la relance des activités génératrices des femmes ont permis de renforcer la résilience des femmes, mais aussi et surtout de leur assurer une certaine autonomie financière et sociale. Il est donc nécessaire de poursuivre cette action et de cibler davantage de bénéficiaires.

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